La Ville de Montmirail

 

Historique

 On a beaucoup discuté sur l’étymologie et le sens du mot Montmirail,car on le trouve écrit dans les chartes du XIIeme aussi bien Mons Mirellus que Mons Mirabilis ou même Montmiral; au XIIIeme siècle apparait Montmirel, au XIVeme siècle Montmirail en Brie. Les uns traduisirent Mont-Admirable, les autres Mont d’où l’on voit, d’où l’on guette”. Cette dernière version parait la plus généralement admise. de toutes manières on prononçait Montmirel

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Une vue cavalière de Montmirail, dessinée par le géographe Tassin au 16° siècle

La ville de Montmirail

 

 

Romains, Mérovingiens ou Carolingiens? 

 La contrée fut habitée dès les temps les plus reculés, car des fouilles périodiques et des trouvailles fortuites ont permis de repérer de nombreuses stations néolithiques, des cités lacustres, des monuments mégalithiques et des grottes, qui étaient les habitations et les sépultures de cette même époque préhistorique et non pas de l’époque gauloise, comme on le croyait encore il y a peu de temps. De multiples outils, des armes, des bijoux ont été recueillis.

  A quelle époque la ville, elle-même, a-t-elle été construite ? Par les Romains, par les Mérovingiens ou même par les Carolingiens ? C’est ce que l’on ne saurait affirmer. Les galeries, les salles souterraines et tronçons de remparts qui subsistent encore ne sauraient trancher la question, car l’archéologie militaire demeure controversée. On aurait trouvé, au siècle dernier, d’anciennes décorations romaines, mais la chose parait, pour l’instant du moins, insuffisamment prouvée. Cependant il est indiscutable que deux routes romaines se croisaient vers La Chaussée ; il est donc vraisemblable qu’il y ait eu à proximité un “poste” militaire, peut être même un “giste”. Des fouilles ont mis a jour à Cornantier (Maclaunay) des objets de l’époque romaine que l’on peut voir au Musée d’Epernay

 

Forteresse et remparts

  La forteresse primitive n’aurait-elle pas été le quadrilatère formé par la rue du Docteur Philippe Amelin, la rue de l’hôtel de ville, l’ancienne petite place de l’Ecole et la rue Saint-Vincent-de-Paul ?

 

Une vue des remparts

Une vue sur les remparts

 

 

   C’est un enchevêtrement de gros murs atteignant parfois plus d'un mètre d'épaisseur de soubassements et de salles souterraines, ravitaillées en eau par plusieurs sources. Le seul point qui touchait au plateau était défendu par la “porte de la Clef” d’où partaient de nombreux souterrains qui la reliaient aux portes et à la campagne. c’est là que fut édifié le premier château avant d’occuper l’emplacement actuel. deux autres portes défendaient la ville “basse” : la “porte Pomesson” au bas de la rue du Docteur Philippe Amelin et la “porte d’en bas”.

 

Une vue des remparts

Une vue des remparts

 

 

 La ville “haute”, construite sans doute plus tardivement, comprenait deux portes: la porte “d’en-Thierry”, au bout de la rue Lucien Mathieu et la “porte Pintille” à proximité de la place du Vert-Galant, presque au départ d’une rue qui porte encore le nom de rue des Remparts. Sous la ” porte d’En – Bas ” s’étendait le ” quartier de la Juiverie ” également surveillé et défendu par un ouvrage avancé, le ” Château – Gaillard “, comme la ” porte d’En – Thierry ” l’était par le ” Chapeau – fort “.

 

 Eglise et Seigneureries

 

A la fin du XI siècle, fut élevée, à l’emplacement actuel du cimetière, par Hugues de Château – Thierry, l’église Saint – Martin qui fut un certain temps église paroissiale ; elle disparut à la révolution.

En 1122, Gaucher, seigneur de la Ferté, fit construire l’église Saint Etienne, à l’origine chapelle du château, mais qui devint également église paroissiale. Il la confia aux chanoines de Saint Jean des Vignes de Soissons. Ce même Gaucher, ou son fils Hélie, fonda peu après le prieuré bénédictin de Montléan, dont le pèlerinage fut à l’origine de cinq foires annuelles. Pillé par la Ligue, délaissé par les ” abbés Commendataires “, il fut abandonné et ses biens réunis à l’abbaye de Coincy. Il fut vendu à la Révolution. Montmirail avait aussi deux foires, indépendamment de ses marchés bi-hebdomadaires.

En 1165, Jean de Montmirail naquit au château celui qui, après avoir été le compagnon de guerre de Philippe-Auguste, allait se retirer au couvent bénédictin de Longpont et y mourir en odeur de sainteté en 1217. Il avait fondé, avant de quitter le monde, la Maison-Dieu de la Chaussée pour les pauvres pélerins et les passants malades. C’est l’origine de l’hôpital actuel.

La seigneurie passa ensuite par mariage aux Coucy, aux Roucy et aux Sarrebruck. Entre temps, la “guerre de Cent Ans” avait exercé ses ravages et l’église avait du être en partie reconstruite. En 1429, Jeanne d’Arc passa à Montmirail le 1er août, pendant cette période d’hésitations et d’incertitudes qui suivit le sacre de Charles VII à REIMS et qui précéda la marche sur Paris.

La baronnie passa ensuite à Jacques de Silly qui fit, en 1553, construire un nouveau château à l’emplacement actuel. Il ne comportait à l’époque que la partie centrale, sans le perron. C’est lui qui fit planter le parc. A sa mort , le château passa à son neveu Antoine de Silly, le père de la future Madame de Gondy. C’était l’époque des “Guerres de Religion” qui mirent toute la contrée à feu et à sang. Les Huguenots brûlèrent ou pillèrent les couvents de la Grâce, Montléan, Belle-Eau, la Maison-Dieu de la Chaussée. Avec l’avènement d’Henry IV, le calme revint et lorsque Madame de Gondy fut châtelaine à son tour, sur le conseil de Monsieur de Bérulle, elle prit Monsieur Depaul, curé de Clichy, comme précepteur de ses deux fils aînés. Presque aussitôt naquit à Montmirail le futur cardinal de Retz (20 septembre 1613). Monsieur Vincent ne voulant plus être précepteur, demeura dans la famille comme aumônier et missionnaire. Au cours des séjours qu’il faisait à Montmirail, celui qui devait devenir SAINT VINCENT de PAUL, appelait le peuple à l’aide d’une clochette et le haranguait du haut des marches de la maison du Bailly (Place de l a Mairie). Il prêcha également du haut de la chaire de Saint Etienne, fonda la quatrième association des “Dames de la Charité” qui secouraient et soignaient les pauvres malades à domicile. C’est lui qui fit placer une statue de la Vierge à chacune des portes de la ville. Il n’en subsiste plus que trois. C’est à Montmirail, qu’aura lieu en 1720, au couvent des bénédictines, l’un des miracles qui devaient servir à la canonisation de Saint Vincent de Paul.

 

Une statue de la Vierge

Une statue de la Vierge

 

 

D'hier à aujourd'hui

En 1429 le 1er Août, JEANNE D’ARC . Au retour du sacre du Roi CHARLES VII à Reims et en marche vers Paris, fait étape à Montmirail

En 1590, HENRI IV traite avec ANTOINE DE SILLY, la reddition de la place de Montmirail.

SAINT VINCENT de PAUL, est arrivé en 1613 à Montmirail, comme précepteur dans la famille de Gondy.

FRANCOIS PAUL de GONDY, futur cardinal de RETZ est né à Montmirail le 20 septembre 1613.

Au XVII ème siècle, le ROI SOLEIL séjourna au château.

En 1791, LOUIS XVI en fuite s’arrête à l’hôtel du Cheval Blanc.

Le 11 Février 1814, l’empereur NAPOLEON 1er prépare sa bataille au château de Montmirail.

Le 5 Septembre 1914, Montmirail est occupé par les troupes de VON KLUCK qui soumettent la ville à un véritable pillage.

Le 22 Août 1944, MICHEL MARENTA, résistant de Montmirail, est abattu par la Gestapo dans les bois de la Vogue.

Le 28 Août 1944, vers 9H30, les troupes américaines entrent dans la ville.